26 juin 2016

Alice au Pays des Morts-Vivants de Mainak Dhar (Outre-Fleuve)



Résumé Pays des Morts, Inde. Du monde d’hier, il ne reste rien, juste les armes, nécessaires à la survie. Depuis qu’un virus a réduit la quasi-totalité de l’humanité à l’état de zombies, le Comité Central règne sur cette partie du globe. L’instrument de son pouvoir : son armée, Zeus.
Alice, quinze ans, vit dans une communauté restée indépendante et libre. Pour toute école, elle n’a connu que celle du combat. Mais elle y excelle. Lors d’une patrouille, elle surprend un mort-vivant portant des oreilles de lapin roses qui sort subitement de terre, puis qui disparaît. Des rumeurs parlent d’un réseau souterrain où les Mordeurs se réfugient.
Sans l’ombre d’une hésitation, elle s’engouffre à sa suite. Et chute…


J'ai découvert ce roman dont le titre et la (magnifique) couverture m'ont immédiatement attiré, lors d'un office professionnel. 

C'est une histoire "de zombies" assez classique et, néanmoins efficace. Classique dans le sens où l'on suit des personnages humains, luttant pour leur survie contre des zombies et contre des humains parfois pires. On suit une jeune fille, Alice, qui devient, sans le vouloir, un leader de guerre. Comme dans d'autres histoires "de zombies", chaque fois que les humains "gentils" réussissent à construire quelque chose de durable (relations, abris, communauté...) tout est détruit, ce qui met à rude épreuve les émotions du lecteur. 

Ce roman est efficace, c'est un "page-turner" qui tient en haleine jusqu'aux dernières pages.  L'écriture est fluide et porte bien le suspense. Les scènes de combats sont bien décrites, violentes, mais pas trop gores. 

Ce roman présente également quelques originalités par rapport au genre ce qui le rend intéressant. Tout d'abord, l'auteur, indien, situe son histoire en Inde et notamment dans les ruines de New-Delhi. Ce cadre "exotique" change un peu des ranches ou villes américaines auxquelles on est plus habitué. 
L'auteur crée également un univers que l'on devine étendu et riche : les personnages évoquent des rebellions et des conflits dans d'autres régions du monde. 
Sans spoiler l'intrigue du livre, disons que les zombies ont une petite spécificité inattendue qui se découvre au fil des pages et qui est bien exploitée par l'auteur. 
Enfin, et non des moindres, j'ai beaucoup apprécié le parallèle continu avec le conte "Alice au Pays des Merveilles". L'auteur s'amuse en effet à multiplier les clins-d'oeil (lapin blanc, reine, armée de cartes...). Le conte de Caroll est vu comme une prophétie par les survivants. Je trouve cette idée très astucieuse et intéressante (un même livre, dans un contexte différent, prend des dimensions inattendues). 

J'ai découvert à la fin de ma lecture qu'il s'agissait du premier tome d'une trilogie. Pourtant, même si la fin est ouverte, il n'y a pas de réel cliffhanger. Je découvrirai cependant avec plaisir les tomes suivants quand ils seront traduits en français. 

En bref, cette lecture m'a beaucoup plu et m'a tenu en haleine. Si l'originalité n'est pas dans l'histoire qui n'évite pas quelques poncifs du genre, elle réside clairement dans le contexte et la richesse de l'univers dans lequel l'auteur place son récit. On est dans un livre de genre, divertissant et efficace mais aussi dans un roman initiatique et travaillé. 

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