15 avr. 2016

La liseuse de Paul Fournel (Folio)



Quatrième de couverture : Robert Dubois, éditeur de la vieille garde, se voit remettre une liseuse par une stagiaire. Quelque chose couve qui pourrait être une révolution et cette perspective le fait sourire.

Ce court roman (moins de 200 pages) m'a intéressé quand j'en ai entendu parlé car il semblait traiter des changements, des "révolutions" lié au développement de la lecture numérique. Ce thème et les débats qui en découlent sont d'actualités et j'espérais que cette lecture pourrait, agréablement, me sensibiliser à cette problématique. 

Concernant, l'histoire, la liseuse n'est que le début de le démarrage. L'éditeur "à l'ancienne" va découvrir au contact d'un groupe de jeune stagiaire une nouvelle vision du métier (nouveaux auteurs, importance de l'image des auteurs, applications pour téléphone...). Cependant, le personnage n'est pas du tout hostile. Même s'il est un peu largué, il prend tout cela avec humour et s'amuse beaucoup. 

Ce livre est une passionnante plongée dans le métier d'éditeur, de ce qu'il était et ouvre des perspectives sur ce qu'il devient. Le rapport entre éditeur et auteur est aussi bien traité avec plusieurs personnages haut en couleur. L'écriture est assez original et le découpage des chapitres m'a parfois surprise (au beau milieu d'une phrase...). Mais à la fin du livre, l'auteur explique qu'il a construit son récit en  sextine (forme poétique du 12è siècle très codifiée). J'aurai aimé que cette indication se trouve au début du livre pour pouvoir en profiter pendant ma lecture et non pas à posteriori... Dommage !!

J'ai trouvé que les sentiments du personnage n'était pas assez exprimé. Le texte est écrit à la première personne mais on n'a du mal à comprendre ce qu'il ressent (affection, amour, amitié, déception...). De ce fait, on ne comprend pas toujours les motivations du personnage. De même, les sentiments/motivations/caractères des autres personnages (notamment des auteurs qui sont de vieilles connaissances du héros) restent assez obscurs et on a du mal à s'attacher à eux. Par exemple, la relation entre le personnage et Valentine aurait pu être très trouble et riche : attirance, amitié, admiration, paternalisme... Mais tout cela reste superficiel. 

Le dénouement (7 pages) est très fort et très surprenant. Il m'a émue. En refermant le livre j'ai regretté que l'ensemble du livre n'ai pas été si fort que les dernières lignes...

En bref, un livre intéressant par son thème et sa forme mais l'auteur ne fait, à mon goût, pas subir une introspection suffisante à son personnage.

Citation : "Maud est partout en photo. Son livre l'a inventée. Elle est un nouveau personnage (...). Il l'a rendue belle.". 

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